Texte : Erell Hannah
Dessin : Fred Cham
Pour compléter cette réflexion, on vous joint un très beau texte de Gerda Christenson sur le sujet :
🙈≪Être une victime, de nos jours, est souvent dépeint comme le contraire de “ÊTRE FORT·E”, comme une incapacité d’assurer. Ceci amène bien des personnes à fermer les yeux sur leur propre oppression – pour éviter d’être perçue comme une victime impuissante.
Pourtant, le véritable contraire de “être une victime”, ce n’est pas “être fort”, c’est “ÊTRE UN AGRESSEUR”.
💪Parler de victimes, c’est désigner la présence d’une oppression. Cela ne concerne en rien les caractéristiques de la victime ; ces personnes peuvent souffrir à différents degrés, elles peuvent être fortes ou faibles (et le sont souvent simultanément !), il peut s’agir de personnes opiniâtres qui font leurs propres choix. Bref, se retrouver en position de victime ne découle pas de nos personnalités individuelles.
☭ Lorsque la classe ouvrière s’est développée au cours du 19ème siècle, il était naturel pour les travailleurs et travailleuses de se reconnaître victimes d’une oppression. C’était même le fait d’être une victime qui donnait aux gens la force de lutter contre l’oppression !
🧑🔧 A cette époque, on ne voyait pas de contradiction entre une condition de victime et une identité de personne forte, en lutte. Les gens voyaient les choses dans l’autre sens : c’étaient plutôt ceux qui traversaient la vie sans soucis – dans leurs draps de soie – qui n’avaient pas besoin de se battre ni de faire preuve de force ! Et ce sont plutôt nous, les victimes, qui sommes simultanément fort·es et faibles, vulnérables et déterminé·es, et toujours en lutte.
🐷Ceux qui bénéficient de ce “mythe de la victime” sont ceux qui tirent bénéfice de la continuation de l’oppression.≫
Thanks for the post!
J’adore ton post et l’ensemble de ton site que je viens de découvrir grâce à un épisode des Couilles sur la table. Bravo pour ton travail!